En marche vers la Pommeraie

Solidarité, charité, combat pour la justice: qu'est ce que la solidarité avec les pauvres signifie ? Que met elle en jeu ? Qu'est ce qui est visé ?

De grands témoins ont été cités : Charles de Foucault, l'Abbé Pierre, l'action du Secours Catholique.

Des actions sont présentées: ainsi pendant la célébration du vendredi saint, une assemblée mélant jeunes cadres dynamiques et gens en précarité. Le prêtre a aussi choisi des porteurs de croix de différentes origines sociales. Cette sensibilité travaillée depuis plusieurs années dans la paroisse existe aujourd'hui aussi à travers le dialogue qui s'installe avec les SDF à la sortie de la messe.

La visée de cette solidarité introduit des différences dans la façon de vivre (sobriété, développement durable...), dans les représentations du monde, des pauvretés et dans les actions.

Regarder la solidarité avec les pauvres comme source de notre foi et non l'inverse nous interpelle.

Ceci interpelle sur la base du réel. Ceci nous ancre autrement, peut-être davantage.
Qu'est-ce qui est premier : la foi, l'engagement de vie ?
Quels sont les allers retours ? Comment travaillons nous le "retour de mission" ?

Le cahier de préparation à l'Assemblée générale nous invite à nous interroger "comment nous prenons au sérieux la solidarité avec les pauvres et les précaires ... en découvrant notre propre précarité ? comment nous témoignons de façon heureuse de ces chemins où, dans le partage de vie, nous croisons les pauvres et la pauvreté ? De ces chemins où nous réalisons nos prores blessures et pauvretés ? Comment cela nous déplace-t-il dans notre compréhension de l'Evangile des Béatitudes ? Comment cette solidarité est une source pour notre foi et notre découverte du Dieu révélé par Jésus ? "

Quand nous découvrons nos propres précarités, notre regard change, les barrières s'estompent. Nous avons alors moins de suffisance, nous avons moins tendance à faire la charité. Nous entrons en position d'humilité quand nous faisons l'expérience qu'il y a du semblable.

Cette proposition de mettre en regard notre chemin avec les pauvres et notre découverte de nos propres précarités nous a d'autant plus parlé qu'elle nous a semblé être une belle démarche de semaine sainte en ce week end de Pâques. Cette question "Qu'en est-il de nos propres précarités ?" est une manière de faire un bilan en cette fin de carême.
Ainsi nous énonçons une attention au monde parfois faible, un manque de confiance en soi, la peur du changement, le fait de ne pas toujours voir que les choix peuvent être des libertés.

Parmi nos précarités nous nous demandons comment nos équilibres entre vie professionnelle, vie personnelle, engagement nous enrichissent ou nous appauvrissent ? Quid des frontières ?

Nos réflexions autour de la solidarité avec les pauvres nous ont amenés à reprendre les différents qualificatifs associés au mot "pauvre" dans le manifeste et le cahier de préparation de l'Assemblée générale : "souffrants, démunis, victimes", "exclus de nos sociétés", "les pauvres et les précaires".
Nous avons constaté qu'ils ne recouvraient pas toutes les réalités que nous cotoyons (par exemple dans le travail avec des jeunes pour certains d'entre nous).
Où sont les captifs de différentes prisons ? Où sont les malades ? Où sont tous ceux qui se retrouvent en marge, que cette marginalité soit ou non économique ?
Que devient la question de l'inclusion / exclusion ? Cette question de la pauvreté nous renvoie à celle des fractures.
Pourtant si nous relevons combien la définition de la pauvreté s'élargie, évolue, il est important que certains continuent à porter la préoccupation des pauvres selon la définition et les caractéristiques classiques est important car cette pauvreté ne disparaît pas.

Le cahier de préparation de l'Assemblée Générale propose de se pencher sur la question de notre solidarité avec les pauvres comme cela était indiqué dans le manifeste de 2002 : " Parce que l'amour de Dieu privilégie les pauvres, c'est à leurs côtés que nous voulons être préférentiellement. C'est d'eux, souffrants, démunis, exploités ou victimes que nous voulons être solidaires. Nous cherchons à croiser leurs chemins et à entendre leurs cris. Le témoignage des prêtres ouvriers nous y engage. Héritée des prophètes, des premiers chrétiçens et des Pères de l'Eglise, cette position d'"humilité" est pour nous le critère de vérité. En cherchant à devenir serviteurs des pauvres et avec eux défenseurs de leurs droits, nous rappelons que le monde ne doit pas se construire à leur détriment. Trop d'hommes et de femmes sont exclus de nos sociétés, aussi notre acquiescement au monde se conjugue avec la lutte pour la justice." (p 12)

Nous avons profité du week end de Pâques pour échanger sur cette solidarité avec les pauvres. Parmi les thèmes soulevés :
-la (ou les) définition(s) des pauvres
- le lien entre la solidarité avec les pauvres et la découverte de nos propres précarités
- ce qui est en jeu dans cette solidarité avec les plus pauvres ?

L'assemblée générale de la Mission de France se tiendra en juillet 2007 à la Pommeraie (49).

Quelques parisiens de la génération 25-40 ans ont cherché un moyen de préparer ensemble ce week end. Nous avons choisi de nous réunir régulièrement entre mars et juin mais aussi de retranscrire nos réflexions à travers ce blog.

Celui-ci permettra peut-être à certains d'entre vous plus ou moins isolés de nous lire et d'enrichir nos échanges.